Sciences sociales: le ROCARE – Mali alerte sur l’insuffisance du financement et la faible participation des femmes dans le secteur
Le réseau Ouest et centre africain de recherche en éducation a rendu public les résultats de son évaluation sur le système de recherche en sciences sociales au Mali. Le rapport révèle une instabilité et un sous-financement dans le secteur. L’atelier de restitution des résultats de l’évaluation a eu lieu le 02 septembre dernier dans les locaux de la faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako.
Le ROCARE-Mali expose les obstacles structurels qui freinent la performance et la contribution au développement des recherches en sciences sociales.
Selon son rapport, le financement octroyé à la recherche en sciences sociales est insuffisant et instable. seulement 0,18% du PIB dont 50,2% provient de l’extérieur. Le document indique une faible participation des femmes dans le secteur. Elles sont 12,13% des chercheurs en sciences sociales. L’étude a aussi révélé que 92,74% des chercheurs se trouvent à Bamako. Le rapport met en évidence une production scientifique limitée et un lien insuffisant avec les politiques publiques. Le coordonnateur du ROCARE-Mali déplore qu’à peine 22,63% des chercheurs ont été sollicités pour contribuer à l’élaboration des politiques au cours des trois dernières années.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet Doing recherche, un programme de Global developpement network. Il vise à évaluer, cartographier et analyser les systèmes nationaux de recherche en sciences sociales. Le projet est mis en œuvre au Mali par ROCARE-Mali.
Selon Pr Nouhoun Sidibé, coordinateur de ROCARE-Mali, cette étude vise à analyser en profondeur le système national de recherche en sciences sociales dans toutes ces dimensions. Elle a permis d’identifier les forces, les faiblesses mais aussi les menaces et les opportunités dans le secteur. Cela, dans le but de fournir aux décideurs publics, aux acteurs ainsi qu’aux partenaires des données fiables pour guider les réformes et investissements futurs.
L’étude a utilisé une méthodologie adaptée aux réalités du Mali.
En perspective, le ROCARE-Mali plaide pour l’augmentation et la pérennisation des financements nationaux, mettre en place un cadre réglementaire et spécifique aux sciences sociales.
Renforcer la formation des jeunes chercheurs, améliorer l’accessibilité et la visibilité des productions et développer les collaborations interinstitutionnelles et internationales.
Pour sa part, Pr Bourema Kansaye ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a rappelé le rôle crucial de la recherche en sciences sociales, notamment celui d’éclairer les décisions publiques, d’orienter les politiques nationales, et de contribuer à la cohésion sociale ainsi qu’à l’innovation.
Il a rassuré les participants d’intégrer leurs recommandations issues de l’étude dans la feuille de route nationale pour le renforcement du système de recherche et d’innovation, avec une attention particulière aux sciences sociales.
J.M – Kalanko
