Enseignement supérieur : l’AES veut harmoniser les efforts pour un avenir commun

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Réunis à Bamako du 12 au 13 juin 2025, les responsables des institutions d’enseignement supérieur et de recherche du Mali, du Niger et du Burkina Faso, membres de la Confédération de l’AES, ont engagé une réflexion commune. Objectif : jeter les bases d’un système d’enseignement supérieur harmonisé, performant et adapté aux réalités des trois pays.

C’est dans un contexte marqué par de nombreux défis structurels que s’est tenue, à Bamako, la conférence des responsables des institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) des pays membres de la Confédération de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger). Présidée par le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, au nom du Premier ministre, cette rencontre de haut niveau a duré deux jours, du 12 au 13 juin 2025.

Face à l’augmentation continue du nombre d’étudiants, au manque d’enseignants qualifiés, à l’insuffisance des infrastructures pédagogiques et à l’inadéquation entre formation et marché de l’emploi, les États membres de l’AES ont convenu de coordonner leurs actions pour un enseignement supérieur de qualité et accessible.

Unir les efforts face à des défis communs

Les responsables réunis à Bamako ont fait le constat partagé de leurs réalités : effectifs pléthoriques, déficit en enseignants chercheurs, infrastructures inadéquates, faible taux d’employabilité des diplômés. L’enjeu est donc de bâtir ensemble un enseignement supérieur capable de répondre aux attentes socio-économiques de la région.

Pour le ministre Pr Bouréma Kansaye, la refondation de l’enseignement supérieur est une réponse directe aux enjeux sécuritaires et de développement du Sahel :

« L’enseignement supérieur est au cœur de la transformation de nos sociétés. C’est par lui que nous pourrons relever les défis de l’heure », a-t-il déclaré.

Former pour protéger et élever la conscience

Le Recteur Paul Traoré a quant à lui insisté sur le lien entre éducation et lutte contre l’extrémisme violent :

« Les études montrent que la majorité des terroristes n’ont pas eu accès à un enseignement fondamental ou supérieur. Il est donc essentiel d’élargir l’accès à une formation de qualité. »

L’enseignement supérieur apparaît ainsi comme un rempart pour former des citoyens responsables, capables de discernement.

Vers une harmonisation des systèmes

Les travaux ont porté notamment sur l’état des lieux du secteur, les pôles d’excellence (sciences humaines, techniques, savoirs endogènes, recherche, innovation) et les modalités d’un rapprochement plus structuré entre les systèmes d’enseignement supérieur des trois pays.

La mutualisation envisagée concerne :

les ressources humaines, matérielles et financières ;

la formation des enseignants et le développement de programmes adaptés;

la création de réseaux favorisant la mobilité académique ;

et le soutien à la recherche collaborative et à l’innovation.

Une leçon inaugurale animée par les ministres de l’Enseignement supérieur du Mali, du Burkina Faso et du Niger a marqué cette dynamique. Chacun a présenté l’état de son système éducatif, les défis et les politiques envisagées pour avancer ensemble.

Un chemin commun est tracé

La rencontre de Bamako pourrait marquer un tournant. Si la volonté politique reste forte, les bases d’une véritable confédération de l’enseignement supérieur dans l’espace sont en train de se poser.

Rédaction

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