Coumba Line Keïta, la Warrior Girl qui n’a compté que sur elle-même
Au Canada, elle a appris à ne compter que sur elle-même. Coumba Line Keïta, connue sur les réseaux sous le nom de Myma Keyss, nous parle avec fierté de son parcours impressionnant, sans filtre, digne de celui d’une Warrior Girl.
Installée au Canada, Coumba Line livre un témoignage vibrant d’un chemin semé de défis, de choix audacieux et d’une volonté inébranlable de se dépasser. Elle explique que c’est d’abord son lien d’origine étant née au Canada qui l’a naturellement guidée vers ce pays. Mais c’est aussi son admiration pour la diversité culturelle et le modèle d’intégration canadien qui l’a convaincue de s’y installer durablement.
Dès ses premiers pas, Coumba Line voulait s’émanciper vite. Quitter le cocon familial et vivre seule représentait pour elle un défi personnel, une étape à franchir sans regrets ni hésitations. Récemment diplômée d’un diplôme supérieur en gestion de projet, après une maîtrise en communication, elle confie que son choix initial d’études n’était pas entièrement le sien. C’est son père qui l’a encouragée à se tourner vers la communication, discipline qu’elle a peu à peu adoptée.
Ce sont ensuite la richesse des rencontres et les échanges avec des profils variés qui l’ont poussée à élargir ses horizons vers la gestion de projet, un secteur qu’elle considère désormais comme un levier essentiel de son avenir professionnel.
Coumba Line dit fuir la routine. Ce trait de caractère l’a conduite à explorer au-delà du champ de la communication. Pour elle, la gestion de projet est une manière de structurer ses idées, tant sur le plan personnel que professionnel.
Interrogée sur la chose qui l’a le plus marquée depuis son installation, elle met en avant l’ouverture d’esprit canadienne. Là-bas, dit-elle, tout paraît possible à qui s’en donne les moyens. Elle souligne la valeur accordée aux compétences, parfois plus qu’aux diplômes eux-mêmes. À ses yeux, une formation technique peut ouvrir davantage de portes qu’un long cursus académique.
Mais rien n’a été simple. Les moments les plus difficiles, confie-t-elle, ont été ceux de la solitude et de l’éloignement familial. D’un naturel sociable, elle a souffert de l’absence de ses amis et de sa famille, même si quelques proches vivaient aussi au Canada. À son arrivée, elle s’est lancée dans la vie active sans tarder. Recherche de stages, emploi en communication décroché un mois plus tard, puis installation en solo dans son propre appartement. Elle a enchaîné les petits boulots pour assurer son quotidien.
Elle évoque ses expériences éprouvantes. Les livraisons, les longues journées à cumuler deux emplois tout en suivant des cours du soir. Ces épreuves ont forgé une résilience dont elle est fière. Malgré les humiliations, comme le rejet dans un groupe de travail à l’université, elle n’a jamais baissé les bras, demandant de l’aide à ses professeurs pour continuer à avancer.
Aujourd’hui, elle travaille pour un gouvernement municipal, après avoir terminé un contrat avec le gouvernement fédéral. L’avenir reste ouvert, mais elle se dit fière de son chemin parcouru.
Aux jeunes filles africaines qui rêvent d’étudier au Canada, notre Warrior Girl, j’allais dire Coumba Line, lance un message sans détour : « bien s’informer, se préparer mentalement, et surtout, ne jamais se sous-estimer. » Vivre à l’étranger est un défi exigeant, tant moralement que physiquement et financièrement. Chaque parcours est unique, insiste-t-elle, et il ne faut jamais se comparer aux succès apparents des autres. Les sacrifices, si lourds soient-ils, forgent une estime de soi solide et une capacité à faire face à l’imprévu.
Coumba Line encourage à travailler dur, à économiser, à se former, et surtout à croire en soi , car c’est là, selon elle, la clé de toute réussite.
YEHYA TRAORÉ
