Enseignement supérieur : un cri d’alerte sur la faible représentation des femmes enseignantes au Mali
Le Réseau des femmes universitaires enseignantes du Mali (REFUE-Ma) a organisé du 8 au 10 mai 2025, à l’Université Kouroukanfouga de Bamako, un colloque international axé sur le thème « Femme et crise climatique en Afrique ». L’occasion a été mise à profit pour alerter sur le très faible taux de femmes enseignantes dans les universités maliennes.
Du 8 au 10 mai 2025, l’Université Kurukanfuga de Bamako a accueilli le deuxième colloque international du Réseau des femmes universitaires enseignantes du Mali (REFUE-Ma). Axé sur le thème « Femme et crise climatique en Afrique », l’événement a surtout mis en lumière une problématique persistante dans le monde académique malien : la sous-représentation des femmes parmi les enseignants du supérieur.
Le REFUE-Ma, qui œuvre pour la promotion du genre dans l’enseignement supérieur, a fait de cette question une priorité. « Il est crucial de créer les conditions pour que davantage de femmes avancent en grade et intègrent la carrière universitaire », a déclaré Anna Traoré, présidente du réseau. Elle souligne qu’un nombre insuffisant de femmes enseignantes a des conséquences sur la qualité et la diversité des enseignements proposés aux étudiants.

Une réalité confirmée par Paul Traoré, recteur par intérim de l’Université Kouroukanfouga : « Sur 263 enseignants dans notre établissement, moins d’une vingtaine sont des femmes. » Un déséquilibre qui illustre, selon lui, l’urgente nécessité de renforcer la présence féminine dans les universités, non seulement pour des raisons d’équité, mais aussi pour enrichir les perspectives pédagogiques, notamment sur les enjeux liés au genre.
Pour y remédier, l’université a lancé un programme de bourses de master destiné aux étudiantes les plus méritantes, afin de les former à la carrière d’enseignante-chercheuse. Toutefois, les responsables appellent à un accompagnement plus soutenu du ministère de l’Enseignement supérieur pour pérenniser ces efforts.
Présent à l’ouverture du colloque, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, a salué l’engagement du REFUE-Ma. Il a également rappelé que les femmes, notamment rurales, sont souvent en première ligne face aux effets du changement climatique, d’où l’importance du thème retenu cette année. Il a encouragé les participantes à proposer des solutions concrètes pour renforcer la résilience des femmes face à ces défis environnementaux.
Marqué par des panels et une leçon inaugurale, le colloque a réuni des représentants de plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso et le Niger. L’événement a été placé sous le haut parrainage de la ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Doumbia Mariam Tangara.
Kalanko
